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Le salon de thé de Nathalie
20 avril 2009

"Out" de Natsuo Kirino

Ces derniers mois, il m’a été très difficile de trouver le temps de me plonger dans un livre car je savais par avance que je ne pourrais pas le finir. C’est donc avec grand plaisir que je me suis lancée dans la lecture du best-seller de Natsuo Kirino, « Out » (il s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires au Japon et il y a reçu le grand prix du Roman Policier). Bien que relativement long (656 pages pour l’édition Points) et malgré mon rythme lent de lecture, j’ai réussi à le lire en entier lors d’une longue journée passée dans le train (Toulouse-Paris) puis à l’aéroport de Roissy et enfin dans l’avion me conduisant à Stockholm. En fait, j’étais tellement concentrée et happée par ce polar japonais à l’intrigue peu banale que je n’ai pas vu le temps passer. L’intérêt de ce roman réside dans le fait qu’il oscille entre le suspense policier et le documentaire social. On est véritablement transporté au Japon, plus précisément à Tôkyô et l’on y découvre les conditions de vie de femmes ordinaires à travers le quotidien de quatre femmes qui travaillent de nuit dans la même usine. Âgées de 30 à 50 ans, ayant des maris souvent absents et vivant dans des conditions difficiles, leur vie est rythmée par le travail de nuit et leurs obligations ménagères et familiales le jour. Tout bascule quand la plus jeune de ces femmes, Yayoi, tue son mari après que celui-ci a dépensé toutes leurs économies au baccara et l’a frappée. C’est alors que ses trois autres collègues vont l’aider et en premier lieu Masako, qui décide de découper le corps du mari afin d’en faciliter la dissimulation…

Au-delà de l’histoire sanglante et de la course-poursuite entre les quatre femmes et la police puis entre Masako et un pervers sadique, c’est l’étude psychologique des personnages qui a retenu toute mon attention. Même si les femmes sont ici les victimes d’une société machiste, l’auteure se montre critique à la fois envers ses personnages féminins et envers ses personnages masculins. L’humour noir n’est d’ailleurs pas absent de ce livre (j’ai trouvé par exemple certains passages concernant le personnage de Kuniko particulièrement drôles). Si j’avais un petit bémol à formuler, ce serait peut-être concernant la fin du roman qui ne m’a pas semblé très cohérente avec ce qui précédait.
out

Voici la quatrième de couverture parue chez Points:
"Dans une usine de Tôkyô, quatre femmes travaillent de nuit. Leurs maris sont tous infidèles ou violents, et détestés. Lorsque Yayoi finit par étrangler son conjoint, c'est une véritable descente aux enfers qui commence pour elle et ses complices. Leur route croise celle de Mitsuyoshi, un ancien homme de main hanté par le supplice qu'il a fait subir à... une femme. S'engage très vite une terrifiante lutte à mort..."

Un extrait du roman (p. 317, Editions Points):
"Les femmes veulent toujours atteindre à l'âme des hommes. Elles ne peuvent se satisfaire d'une apparence physique et il n'y a qu'une seule âme qui les intéresse: celle qui est en correspondance avec la leur. Mais pour Sataké une "jolie fille" n'était pas l'enveloppe d'une âme: tout au plus un objet à chérir. Il n'avait pas besoin de l'âme d'une femme. N'importe quelle jolie fille pouvait faire l'affaire."

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